mercredi 25 juin 2014

Les derniers mots de Nicolas Bonnemaison : « Cela fait partie des devoirs du médecin d’accompagner ses patients jusqu’au bout du bout »

Au dernier jour de son procès devant les assises des Pyrénées-Atlantiques, où il est jugé pour sept empoisonnements sur des patients en fin de vie, Nicolas Bonnemaison a eu la parole en dernier, comme le prévoit le protocole. Depuis le box des accusés, où il comparait libre, l’ancien urgentiste, costume gris et voix blanche, a fait une courte déclaration reproduite ici dans son intégralité. La cour d’assises de Pau s’est ensuite retirée pour délibérer. Les six jurés et les trois magistrats professionnels devront répondre à quatorze questions. Nicolas Bonnemaison risque la prison à perpétuité. Hier, l’avocat général avait requis cinq ans d’emprisonnement avec sursis, sans interdiction d’exercer. Hier soir, ses avocats ont plaidé l'acquittement.

Voici les derniers mots de Nicolas Bonnemaison :
« Je voudrais terminer par là où j’ai commencé il y a quinze jours. J’ai l’impression que c’était hier… Mes pensées aujourd’hui vont vers les patients. Ces patients qui me hantent, jours et nuits, depuis trois ans. Je pense à eux et quelque soit la décision qui sera rendue, je continuerai de penser à eux.
Mes pensées vont aussi aux familles, avec des pensées particulières pour M. et Mme Iramuno et M. Geffroy. Depuis trois ans, je n’ai pas eu la possibilité de les rencontré, je n’y étais pas autorisé. Je resterai toujours à leur disposition si jamais ils veulent me parler.

J’ai une pensée pour les infirmières et les assistantes sociales qui m’ont dénoncé. L’heure est à l’apaisement, pas au règlement de compte et ne particulier pas à l’hôpital. Je souhaite que chacun reprenne son travail normalement, sereinement. Je n’ai pas pu les voir non plus, je suis à leur disposition.

Mes pensées vont aussi vers les gens qui me soutiennent depuis trois ans. C’est grâce à eux que je tiens le coup. J’ai une pensée particulière pour mon épouse, Julie, qui m’a accompagné depuis des années et depuis trois ans en particulier avec son courage et sa determination.

Je ne reviendrai pas sur les faits, vous m’avez largement donné la parole monsieur le président. J’ai agi comme un médecin, comme je conçois ce métier, c'est-à-dire jusqu’au bout du bout. J’estime que ça fait partie des devoirs du médecin d’accompagner ses patients jusqu’au bout du bout. »

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