Dans les premiers jours de son procès, Jérôme Cahuzac avait eu cet aphorisme: «Il est toujours utile d’ignorer ce qu’il est inutile de savoir.» À croire les nouvelles révélations de l’ex ministre du Budget hier à la barre, le président François Hollande aurait fait sienne cette maxime
Il poursuit en affirmant qu’il avait alors déjà rencontré le président François Hollande en tête à tête. «Cette conversation ne m’appartient pas, elle appartient au président. Je n’en dirai jamais rien, jamais.» Le président du tribunal, Peimane Ghaleh-Marzban, insiste :
«Doit-on comprendre de ce que vous dites que le président savait ?
-J’ai accepté ce qui était ma faute.
-Sortez-vous de cet entretien en ayant le sentiment d’être assuré de son soutien?
-Non, pas assuré. J’en sors avec la conviction que je dois continuer à faire ce qu’il faut que je fasse. Il ne m’est jamais dit ‘Tu es couvert’. La question ‘As-tu oui ou non un compte ?’, on ne me l’a jamais posée. Si j’ai menti, c’est par omission. Je n’ai jamais menti au président les yeux dans les yeux, ça n’est pas vrai.
-Pourquoi ne vous a t-on pas posé cette question ?
-Il faut demander au président.
-Et si on vous l’avez posée, qu’auriez vous répondu ?
-C’est facile à dire aujourd’hui, mais je lui aurais avoué la vérité.»
Pour le moins «elliptiques» comme les a qualifié le président du tribunal, ces nouvelles révélations sous-entendent que le président Hollande aurait demandé à Jérôme Cahuzac de rester en poste le temps de faire voter «trois lois importantes», dont la loi organique relative aux lois de finance (LOLF), débattue à l’Assemblée en décembre 2012. «Même à un président de la République, il faut savoir dire non. Je n’ai pas su dire non, ce n’est pas de sa faute», a soufflé Jérôme Cahuzac. Et de lancer sur le ton sentencieux qui est le sien depuis le début de ce procès : «L’homme politique qu’il est n’a pas commis de faute. Sur le plan humain, c’est autre chose...»
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