C’est une pluie qui s’est transformée en crachin. Au premier jour du
procès de trois policiers pour violences volontaires, le tribunal
correctionnel de Bobigny a tenté, hier, de préciser le nombre de
projectiles reçus par les forces de l’ordre le 8 juillet 2009 à
Montreuil (Seine-Saint-Denis). Sur les six manifestants blessés – dont
l’un a perdu un œil – par des tirs de Flash-Ball ce soir-là, cinq se
sont constitués partie civile et assistent au procès. Depuis sept ans,
les policiers assurent avoir utilisé leur arme en état de « légitime
défense » face à une « foule hostile ».
« Oui, il y avait des projectiles », affirme à la barre Mickaël G., costume noir et voix traînante, promu brigadier-chef depuis les faits. « Pourtant dans vos dépositions vous indiquez qu’il n’y avait pas de projectiles », le reprend Irène Terrel, avocate des parties civiles. « Ce n’était pas un flot continu comme en Mai 68 », esquive le policier. Durant l’enquête, le commissaire faisait, lui, état d’une « pluie de projectiles ». Il est contredit par le principal prévenu, Patrice L., accusé d’avoir éborgné Joachim Gatti : « Je n’ai pas vu de jet de projectiles, ni l’un de mes confrères en faire l’objet. » Toujours en poste au commissariat de Montreuil, où il est chef de brigade police-secours, il finit par se reprendre après une suspension d’audience :
Mickaël G. s’agace des questions du président : « Nous étions 5 fonctionnaires contre 50 ! » lâche-t-il. Dans son ordonnance de renvoi, la juge d’instruction comptabilisait 28 fonctionnaires de police. Après la suspension d’audience, il revient beaucoup plus sûr de lui : « Je me souviens de trois jets de bouteilles de bières. »
« Oui, il y avait des projectiles », affirme à la barre Mickaël G., costume noir et voix traînante, promu brigadier-chef depuis les faits. « Pourtant dans vos dépositions vous indiquez qu’il n’y avait pas de projectiles », le reprend Irène Terrel, avocate des parties civiles. « Ce n’était pas un flot continu comme en Mai 68 », esquive le policier. Durant l’enquête, le commissaire faisait, lui, état d’une « pluie de projectiles ». Il est contredit par le principal prévenu, Patrice L., accusé d’avoir éborgné Joachim Gatti : « Je n’ai pas vu de jet de projectiles, ni l’un de mes confrères en faire l’objet. » Toujours en poste au commissariat de Montreuil, où il est chef de brigade police-secours, il finit par se reprendre après une suspension d’audience :
« – On recevait encore des projectiles, donc j’ai fait usage du Flash-Ball à deux reprises.Puis, un peu plus tard, sur les questions insistantes du président : « Il n’y a pas 50 000 projectiles, il y en a çà et là. »
– Des projectiles ?, l’interrompt le président, Dominique Pauthe. Mais ce n’est pas ce que vous avez dit tout à l’heure.
– Si, à ce moment-là, on reçoit des projectiles.
– Combien ?
– Au moins une personne s’apprêtait à jeter quelque chose. Il avait armé son bras. »
« – Avez-vous été blessé ?« Ce qui a été dit jusque-là est très éloigné de la vérité, témoigne Joachim Gatti. Du moins, celle que j’ai vécue. Il n’y avait aucun projectile ce soir-là, je suis formel. » Une version confirmée par plusieurs témoins qui décrivent une foule reculant face aux forces de l’ordre.
– Non.
– Et l’un de vos collègues ?
– Non.
– Vos véhicules ont-ils été endommagés par ces projectiles ?
– Non.
– Il n’y a donc aucune trace de ces projectiles ?
– Non. »
Mickaël G. s’agace des questions du président : « Nous étions 5 fonctionnaires contre 50 ! » lâche-t-il. Dans son ordonnance de renvoi, la juge d’instruction comptabilisait 28 fonctionnaires de police. Après la suspension d’audience, il revient beaucoup plus sûr de lui : « Je me souviens de trois jets de bouteilles de bières. »
« – L’utilisation du Flash-Ball était-elle proportionnée face à ces jets de canettes ?Le procès doit durer jusqu’à vendredi.
– C’était la solution. Si c’était à refaire, je le referais. »
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