lundi 2 mai 2016

L'appel des salariés de l'Huma

(Petite entorse à ce blog : le texte qui suit n'est pas un récit d'audience, mais l'appel des salariés de l'Humanité pour la survie du journal de Jaurès.)

Des salariés de l'Humanité dans le cortège, le 1er mai.

L'Humanité, notre bien commun

Nous, salarié-e-s de l’Humanité, l’Humanité dimanche et l’Humanité.fr, refusons que notre journal, fondé il y a 112 ans par Jean Jaurès, disparaisse, étranglé par les problèmes financiers dans un contexte de crise de la presse et de désengagement de l’état.

Parce qu’il est indépendant financièrement, parce qu’il est le journal des luttes et des espoirs, parce qu’il est le porte-voix des sans-voix, l’Humanité est un bien commun. Il n’est la propriété de personne, ou mieux, il est notre propriété à toutes et tous. Nous le disons clairement : l’Humanité n’est pas une marchandise, une marque qu’un magnat du secteur pourrait ajouter à son tableau de chasse. Ce n’est pas dans les mains d’un grand patron du CAC 40 ou d’un banquier que nous comptons finir. L’Humanité n’a d’avenir que dans l’indépendance.

« Nous voudrions donner à toutes les intelligences libres le moyen de comprendre et de juger elles-mêmes les événements du monde », écrivait Jean Jaurès dans son premier éditorial du 18 avril 1904. Nous sommes les héritiers de cette tradition : une presse écrite engagée pour l’égalité, la justice, l’émancipation humaine et la transformation sociale. Nous défendons l’idée d’une société plus juste, plus humaine, plus solidaire et portons haut et fort la parole des salarié-e-s, des précaires, des intermittents, des chômeurs, des enseignants, des sans-papiers, des intellectuels, des chercheurs, des artistes…

Oui, l’Humanité est précieuse parce qu’elle est différente. Elle participe au pluralisme, garant de la démocratie. Nous ne distribuons pas de dividendes, nous n'engraissons aucun actionnaire. Nous avons des diffuseurs militants qui vendent nos journaux le matin d'un dimanche, nous avons des Amis qui se mobilisent pour faire rayonner nos journaux. Nos lectrices et lecteurs contribuent régulièrement à notre existence, avec une générosité jamais démentie.

Depuis plusieurs semaines, les salariés de l’Humanité se mobilisent : prises de paroles lors d’assemblées générales de secteurs en lutte, comme les intermittents et Nuit debout ; organisation, au sein de nos rédactions, d’ateliers pour réfléchir à l’avenir de nos titres et de leurs contenus. Lire, faire lire nos journaux, inventer ensemble une autre manière de « faire journal » comme on fait cause commune, telles sont nos ambitions.

Nous salariés, membres de la société des personnels qui, avec les Amis de l’Humanité et la société des lecteurs, est actionnaire de notre entreprise « pas comme les autres », nous pouvons tous ensemble créer une nouvelle dynamique pour faire vivre nos titres.

Parlez de l’Humanité autour de vous, souscrivez, abonnez-vous, faites abonner vos amis, 
vos bibliothèques, vos mairies, lisez-nous, critiquez-nous, parlez-nous, aimez-nous ! 

Plaçons l’Humanité sous protection populaire et citoyenne.

Les salarié-e-s de la société nouvelle du journal l’Humanité (SNJH) 
réunis en assemblée générale le 27 avril 2016, 
soutenus par l’intersyndicale SNJ CGT, SNJ, SGLCE CGT, BP UFICT-LC CGT.

2 commentaires:

  1. J'ai 44 ans. Je suis militant de divers mouvements depuis 30 ans donc. Et depuis 30 ans je lis l'Huma de temps en temps… avec grand plaisir souvent et plus souvent encore le regret qu'elle ne soit le porte voix que du PC. Une humanité de toutes les gauches (des vraies, je ne parle pas des focialistes) ? j'en rêve encore, mais je n'y crois plus vraiment,… alors je file des sous à chaque appel, mais sans m'abonner pour ne pas m'énerver… Bon courage à vous.

    RépondreSupprimer
  2. Pas tout à fait exclusivement porte-parole du PC, l'Huma porte aussi, et de plus en plus, d'autres paroles.

    RépondreSupprimer