C’est
dans une cour d’assises glaciale que le procès des deux policiers
accusés du viol d’une touriste canadienne a entamé, hier, sa deuxième
semaine de débats. Après s’être penchée sur les personnalités des deux
accusés, vendredi, décrits par leurs collègues et familles comme de
« très bons flics » et des « compagnons galants », la cour a entendu
hier un témoin clef, Leslie C., serveuse au pub où la soirée avait
commencé ce 22 avril 2014. Cette Américaine de 36 ans qui témoigne dans
un bon français est visiblement mal à l’aise à la barre. Elle se
souvient mal des faits qui remontent à cinq ans et contredit souvent ses
dépositions de l’époque.
Après le viol présumé, Leslie C. est rapidement appelée à
la rescousse par les policiers, c’est donc l’une des premières à
recueillir le témoignage de la touriste canadienne qui accuse trois
agents de la BRI de l’avoir violée dans les locaux du 36, quai des
Orfèvres. En 2014, elle avait dit avoir retrouvé une femme en pleurs,
aujourd’hui : « Elle ne pleurait pas, n’était pas hystérique… » Puis,
devant les questions précises de l’avocat général, Philippe Courroye :
« J’avais l’impression que ce n’était pas vraiment la vérité, ce qu’elle
m’a dit cette nuit-là. Peut-être qu’elle était d’accord pour faire
l’amour avec un policier. » Dans ses premières déclarations, elle
évoquait des « french kiss », au pub, entre la partie civile et
plusieurs policiers, précisant : « Il y avait quelque chose de sexuel
entre eux. » Aujourd’hui, elle ne se souvient plus.
Emily S. est appelée à la barre. « Avez-vous embrassé
Nicolas R. avec la langue ? » lui demande, insistant, l’avocat du
policier pour qui « ce n’est pas la même démarche ». « Ce n’est pas
clair dans ma tête. Je me souviens d’être violée, je ne pense pas aux
détails, ce n’est pas ça qui va m’aider. »
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