mardi 22 janvier 2019

« J’avais l’impression qu’elle ne disait pas la vérité »

C’est dans une cour d’assises glaciale que le procès des deux policiers accusés du viol d’une touriste canadienne a entamé, hier, sa deuxième semaine de débats. Après s’être penchée sur les personnalités des deux accusés, vendredi, décrits par leurs collègues et familles comme de « très bons flics » et des « compagnons galants », la cour a entendu hier un témoin clef, Leslie C., serveuse au pub où la soirée avait commencé ce 22 avril 2014. Cette Américaine de 36 ans qui témoigne dans un bon français est visiblement mal à l’aise à la barre. Elle se souvient mal des faits qui remontent à cinq ans et contredit souvent ses dépositions de l’époque.

Après le viol présumé, Leslie C. est rapidement appelée à la rescousse par les policiers, c’est donc l’une des premières à recueillir le témoignage de la touriste canadienne qui accuse trois agents de la BRI de l’avoir violée dans les locaux du 36, quai des Orfèvres. En 2014, elle avait dit avoir retrouvé une femme en pleurs, aujourd’hui : « Elle ne pleurait pas, n’était pas hystérique… » Puis, devant les questions précises de l’avocat général, Philippe Courroye : « J’avais l’impression que ce n’était pas vraiment la vérité, ce qu’elle m’a dit cette nuit-là. Peut-être qu’elle était d’accord pour faire l’amour avec un policier. » Dans ses premières déclarations, elle évoquait des « french kiss », au pub, entre la partie civile et plusieurs policiers, précisant : « Il y avait quelque chose de sexuel entre eux. » Aujourd’hui, elle ne se souvient plus.

Emily S. est appelée à la barre. « Avez-vous embrassé Nicolas R. avec la langue ? » lui demande, insistant, l’avocat du policier pour qui « ce n’est pas la même démarche ». « Ce n’est pas clair dans ma tête. Je me souviens d’être violée, je ne pense pas aux détails, ce n’est pas ça qui va m’aider. »

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