Depuis le début du
procès de l’ancien avocat Sidney Amiel, accusé de viol et d’agressions
sexuelles devant la cour d’assises de Versailles, elle se présente
chaque matin les yeux rougis et les traits tirés, s’assoit au premier
rang des parties civiles et écoute en silence. Hier matin, Françoise (1)
s’est présentée face aux trois magistrats et aux six jurés désignés par
le sort et a parlé. D’une voix douce, souvent entrecoupée de sanglots
et de silences, elle a raconté ce qu’elle avait tu pendant sept ans. A
son mari, à sa famille, à ses amis. «Le silence est tellement
confortable, dit-elle. On n’a que soi à gérer. Quand on parle, on doit
aussi gérer les autres.» Depuis qu’elle a mis des mots sur ce qui lui
est arrivé, Françoise a divorcé de son mari, s’est brouillée avec sa
sœur. «Pour vos proches, le viol est un sujet tabou. C’est sale, on a
honte, on a du dégoût.»
mardi 13 juin 2017
mercredi 24 mai 2017
Les sacs de cash de monsieur l'ambassadeur
Il est l'incarnation de la génération
« bling-bling ». Celle que Nicolas Sarkozy a porté aux
nues et au pouvoir. Devant la XIe chambre du tribunal correctionnel
de Paris, Boris Boillon n'a rien perdu de sa superbe. Costume chic
sur un corps musclé - dont chacun se souvient pour l'avoir vu en
slip de bain lorsqu'il était ambassadeur en Tunisie -, il se défend
avec arrogance, coupe la parole et multiplie les injonctions. « Je
suis un grand sportif, j'aime sortir de ma zone de confort »,
lance t-il au président du tribunal, Peimane Ghaleh-Marzban, qui lui
demande pourquoi il a quitté la fonction publique pour se lancer
dans le privé. En réalité, l'ancien conseiller diplomatique de
Nicolas Sarkozy a fui le quai d'Orsay à l'arrivée de François
Hollande. Celui qui a fait sienne la devise d'Henri Bergson « Il
faut agir en homme de pensée et penser en homme d'action »
craignait de végéter dans un placard.
mercredi 3 mai 2017
Les paparazzis et les seins de la duchesse
Hier après-midi, au palais de justice
de Nanterre, les paparazzis n'avaient rien à se mettre sous le
flash. Sans surprise, les deux altesses royales parties civiles,
héritiers du trône d'Angleterre, n'avaient pas fait le déplacement
dans les Hauts-de-Seine où six personnes étaient poursuivies pour
avoir pris ou utilisé des images d'eux sans leur consentement et
dans un lieu privé. Les directeurs de publications de La Provence et
de Closer n'ayant pas jugé bon, eux non plus, de se déplacer, seuls
trois photographes ont répondu aux questions du tribunal.
jeudi 27 avril 2017
Fatigués, les « soldats » Traoré affrontent de nouveau la justice
Quatre mois se sont écoulés depuis que Bagui Traoré a été condamné à huit mois de prison ferme pour injures et violences contre des policiers municipaux. Et pourtant, mardi, ce n’est pas le même homme qui est apparu dans le box des accusés de la cour d’appel de Versailles. En première instance, au tribunal correctionnel de Pontoise (Val-d’Oise), le grand frère d’Adama Traoré était apparu très combatif, apostrophant juges et avocats, allant jusqu’à lancer au procureur qui l’assaillait de questions sur sa vie privée un provocant « Je suis polygame comme mon père ! »
Mais quatre mois ont passé. À Fleury, à purger sa peine « loin des siens qui sont en deuil, alors que sa mère pleure tous les jours », rappelle Me Yassine Bouzrou, son avocat. En juillet dernier, Bagui est le dernier à avoir vu son petit frère Adama vivant, avant qu’il ne meure dans les circonstances toujours pas élucidées d’une arrestation policière à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise). Puis, début mars, Bagui a été mis en examen, pour tentatives d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique. Il est soupçonné d’être impliqué dans les tirs d’armes à feu lors des émeutes qui ont suivi la mort d’Adama. Un « acharnement judiciaire » dénoncé par la famille Traoré et par Bagui, qui a fait plusieurs semaines de grève de la faim.
Mais quatre mois ont passé. À Fleury, à purger sa peine « loin des siens qui sont en deuil, alors que sa mère pleure tous les jours », rappelle Me Yassine Bouzrou, son avocat. En juillet dernier, Bagui est le dernier à avoir vu son petit frère Adama vivant, avant qu’il ne meure dans les circonstances toujours pas élucidées d’une arrestation policière à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise). Puis, début mars, Bagui a été mis en examen, pour tentatives d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique. Il est soupçonné d’être impliqué dans les tirs d’armes à feu lors des émeutes qui ont suivi la mort d’Adama. Un « acharnement judiciaire » dénoncé par la famille Traoré et par Bagui, qui a fait plusieurs semaines de grève de la faim.
jeudi 9 février 2017
Au tribunal de Paris, le terrorisme en comparution immédiate
Qu’ont en commun les frères Hattay, «terro» comme ils se désignent eux-mêmes, déjà condamnés à huit ans de prison, et Raphael et Mehdi, deux jeunes «paumés» aux casiers vierges, poursuivis pour consultation de sites djihadistes ? Pas grand chose. Tous étaient pourtant jugés mardi après-midi devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris, qui inaugurait son «circuit court» permettant de traduire rapidement les auteurs d’infractions terroristes dites de «faible intensité». Une nouveauté qui a fait grincer des dents, chez les avocats et certains magistrats, qui ont dit craindre une justice quelque peu expéditive.
jeudi 2 février 2017
Ce qu’a fait Serge Dassault « méritait de la prison ferme », estime le tribunal
Il ne s'est pas
présenté une seule fois devant ses juges et aura poussé le comble du
cynisme jusqu'à lancer, hier, à François Fillon : « Sois candidat même si tu es mis en examen, regarde, moi, je m'en fous ! » Serge
Dassault a été reconnu coupable, ce jeudi après-midi, par le tribunal
correctionnel de Paris de blanchiment de fraude fiscale et de fausse
déclaration de patrimoine. Il est condamné à deux millions d'euros
d'amende, cinq ans de privation de droit d’éligibilité et d'interdiction
d'exercer une fonction publique. Ses avocats ayant annoncé, dès la
sortie de l'audience, son intention de faire appel, ces peines sont
reportées sine die.
jeudi 26 janvier 2017
Le triste procès de l'ancien bouffon Jawad Bendaoud
On a
trop ri de lui. Nous tous qui avions trouvé dans Jawad Bendaoud un
exutoire après l'horreur des attentats du 13 novembre. Bien
malgré lui, ce trentenaire un peu simple était devenu le bouffon de
la République meurtrie. Le 18 novembre au matin, en marge de
l'assaut de Saint-Denis, Jawad Bendaoud était interpellé devant les
caméras de télévision pour avoir logé Abdelhamid Abaaoud et ses
complices. « On m'a demandé de rendre service, j'ai rendu
service », osait-il devant les journalistes, devenant illico
« Jawad le logeur », repris en boucle sur les réseaux
sociaux. Mais cet après-midi, devant la 13e chambre du tribunal
correctionnel de Bobigny où il était jugé pour trafic de
stupéfiant, Jawad Bendaoud ne faisait plus rire personne.
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