C’est un soutien de dernière minute qui pourrait, à la veille du verdict, rester dans la tête des jurés. Ce matin, le Dr Frédéric Chaussoy est venu à la barre des assises de Pyrénées-Atlantiques apporter son soutien à Nicolas Bonnemaison, jugé depuis deux semaines pour sept cas d’empoisonnements sur des patients en fin de vie. L’ancien urgentiste risque la prison à vie. Le réquisitoire est attendu cet après-midi, le verdict demain.
« Monsieur le président, j’aimerais que vous m’autorisiez à m’assoir à côté du Dr Bonnemaison », commence le médecin anesthésiste, qui insiste sur le mot « confrère » : même s’il a été radié de l’ordre des médecins, il fait toujours partie de notre profession ». Frédéric Chaussoy se dit « solidaire » : « Nicolas Bonnemaison est un bon médecin, mais c’est surtout un homme bon. »
Le nom de ce médecin reste associé à l’une des principales affaires d’euthanasie en France : en 2003, il fut celui qui aida Vincent Humbert à mettre fin à ses jours. Ce sapeur-pompier de 18 ans devient gravement handicapé après un accident de la route. Doublement hémiplégique, il est quasiment aveugle. Pendant trois ans, sa mère, Marie Humbert, lui rend visite tous les jours. «Elle va découvrir que, contrairement à ce que lui dise les médecins, Vincent n’est pas dans le coma, il est conscient et bouge le pouce.» C’est à l’aide de cet unique doigt que le jeune homme va rédiger sa requête de «droit de mourir» à Jacques Chirac. Evidemment, le président de la République refuse.
Le 24 septembre 2004, Marie Humbert injecte à son fils des doses de pentobarbital de sodium. Dans un coma profond, Vincent Humbert intègre le service de réanimation du Dr Chaussoy. «Alors que la mère de Vincent est emmenée en garde à vue, j’organise une réunion collégiale, raconte le médecin. Par humanité et compassion, il fallait arrêter la réanimation.» Mais au moment où Vincent Humbert agonise, il est victime de ces «gasps», ces dernières convulsions si pénibles à voir pour les proches et les soignants. «Cela ressemble à un poisson que l’on sort de l’eau, précise le Dr Chaussoy. Soit vous tournez les talons, soit vous abréger les souffrances.» Le médecin injecte du potassium: «C’est une lourde décision, nous sommes des médecins de la vie, pas de la mort.»
Marie Humbert et Frédéric Chaussoy sont mis en examen pour empoisonnement avec préméditation (la réunion collégiale est retenue contre lui). Après une «instruction longue et douloureuse», ils bénéficient tous d’eux d’un non-lieu en février 2006. Mais, entre temps, cette histoire médiatisée a frappé l’opinion et les législateurs s’en sont emparés, votant le 22 avril 2005 la loi Leonetti qui met fin à «l’obstination déraisonnable». Une loi «parfaitement adaptée dans certains cas» pour le Dr Chaussoy. Qui, par exemple, a rempli des directives anticipées sur sa mort dans cette salle ? interroge le médecin. « J’espérais que plus jamais ça, conclue t-il. Que fort de cette loi, on n'allait plus jamais retrouver un médecin devant une cour d’assises. »
« Monsieur le président, j’aimerais que vous m’autorisiez à m’assoir à côté du Dr Bonnemaison », commence le médecin anesthésiste, qui insiste sur le mot « confrère » : même s’il a été radié de l’ordre des médecins, il fait toujours partie de notre profession ». Frédéric Chaussoy se dit « solidaire » : « Nicolas Bonnemaison est un bon médecin, mais c’est surtout un homme bon. »
Le nom de ce médecin reste associé à l’une des principales affaires d’euthanasie en France : en 2003, il fut celui qui aida Vincent Humbert à mettre fin à ses jours. Ce sapeur-pompier de 18 ans devient gravement handicapé après un accident de la route. Doublement hémiplégique, il est quasiment aveugle. Pendant trois ans, sa mère, Marie Humbert, lui rend visite tous les jours. «Elle va découvrir que, contrairement à ce que lui dise les médecins, Vincent n’est pas dans le coma, il est conscient et bouge le pouce.» C’est à l’aide de cet unique doigt que le jeune homme va rédiger sa requête de «droit de mourir» à Jacques Chirac. Evidemment, le président de la République refuse.
Le 24 septembre 2004, Marie Humbert injecte à son fils des doses de pentobarbital de sodium. Dans un coma profond, Vincent Humbert intègre le service de réanimation du Dr Chaussoy. «Alors que la mère de Vincent est emmenée en garde à vue, j’organise une réunion collégiale, raconte le médecin. Par humanité et compassion, il fallait arrêter la réanimation.» Mais au moment où Vincent Humbert agonise, il est victime de ces «gasps», ces dernières convulsions si pénibles à voir pour les proches et les soignants. «Cela ressemble à un poisson que l’on sort de l’eau, précise le Dr Chaussoy. Soit vous tournez les talons, soit vous abréger les souffrances.» Le médecin injecte du potassium: «C’est une lourde décision, nous sommes des médecins de la vie, pas de la mort.»
Marie Humbert et Frédéric Chaussoy sont mis en examen pour empoisonnement avec préméditation (la réunion collégiale est retenue contre lui). Après une «instruction longue et douloureuse», ils bénéficient tous d’eux d’un non-lieu en février 2006. Mais, entre temps, cette histoire médiatisée a frappé l’opinion et les législateurs s’en sont emparés, votant le 22 avril 2005 la loi Leonetti qui met fin à «l’obstination déraisonnable». Une loi «parfaitement adaptée dans certains cas» pour le Dr Chaussoy. Qui, par exemple, a rempli des directives anticipées sur sa mort dans cette salle ? interroge le médecin. « J’espérais que plus jamais ça, conclue t-il. Que fort de cette loi, on n'allait plus jamais retrouver un médecin devant une cour d’assises. »
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