Évidemment, sous nos latitudes, les pirates déçoivent un
peu. Pas une tête de mort à l’horizon. Les trois jeunes hommes en
costume-cravate qui se serraient, mardi après-midi, sur le banc des prévenus de
la 13e chambre du tribunal correctionnel de Paris semblaient bien inoffensifs.
Accusés de divulgation de données personnelles, ils encouraient tout de même
jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende.
Les faits remontent à janvier 2012. La justice américaine vient de fermer le site
de partage de fichiers Megaupload et, en France, trois internautes ont été
interpellés pour avoir bloqué le site Internet d’EDF, quelques mois après la
catastrophe nucléaire de Fukushima. En représailles, des hackers organisent une
série d’attaques. Les sites gouvernementaux immigration.gouv.fr et
modernisation.gouv.fr sont «
défigurés » :
en lieu et place de la page d’accueil apparaît un texte des Anonymous sur « l’échange
libre de biens culturels ». Plus grave : le 28 janvier, les coordonnées (nom, prénom,
adresses mails et numéros de téléphone) de 541 adhérents du syndicat SGPFO
police sont rendues publiques.