Ils ont tous les deux mis leur plus beau costume, veste noire et chemise
blanche, pour se présenter devant la justice. La dernière fois qu’on
les avait vus, la solennité n’était pas de mise. Le premier, lycéen de
15 ans, était couché au sol entouré de trois policiers lui hurlant de se
lever ; le deuxième, gardien de la paix de 26 ans, casqué, poussait un
cri bestial avant de lui asséner un violent coup de poing au visage. La
scène se passait le 24 mars, rue Pailleron, près du lycée Bergson dans
le 19e arrondissement parisien, en marge d’une manifestation contre la
loi travail. Filmée, elle avait rapidement fait le tour de réseaux
sociaux, émouvant jusqu’au ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve,
qui s’était déclaré « choqué ».
vendredi 13 mai 2016
mardi 10 mai 2016
Le « voyou » des Tarterêts devenu protégé de Dassault
Au faîte de sa réussite, Younès Bounouara voyageait dans le jet privé de Serge Dassault et pesait 130 kilos de plus. « Vous voilà du temps de votre splendeur », lâche le président de la cour d'assises d'Evry (Essone), lorsqu'apparaît sur l'écran une photo de l'accusé, visage rond, tout sourire, un bras sur l'épaule de l'industriel, cinquième fortune de France.
Aujourd'hui, derrière les vitres du box des accusés, Younès Bounouara a le visage gris et émacié, cheveux plaqués sur la tête et retenus par un catogan. Mais il n'a rien perdu de sa tchatche et de son assurance qui ont certainement séduit les puissants. « Je suis content d'être ici, jugé par des gens comme moi, lance-t-il aux jurés. C'est dommage qu'on en soit arrivé là, que ces gens-là avec qui j'ai grandi m'aient poussé à bout à ce point. »
Aujourd'hui, derrière les vitres du box des accusés, Younès Bounouara a le visage gris et émacié, cheveux plaqués sur la tête et retenus par un catogan. Mais il n'a rien perdu de sa tchatche et de son assurance qui ont certainement séduit les puissants. « Je suis content d'être ici, jugé par des gens comme moi, lance-t-il aux jurés. C'est dommage qu'on en soit arrivé là, que ces gens-là avec qui j'ai grandi m'aient poussé à bout à ce point. »
mercredi 4 mai 2016
«Vous aviez un bâton ? Non, un drapeau de la CGT»
Devant la présidente de la 23e chambre du tribunal correctionnel de Paris, Marc (1), en Terminale littéraire option musique au lycée autogéré de Paris, ne fait pas le malin: mains gentiment tenues devant lui, regard baissé. Il passe en comparution immédiate pour «jet de projectiles sur les forces de l’ordre en barrage» après avoir été arrêté le 31 mars 2016, à 15h25, rue Diderot (Paris 12e), dans un défilé contre la loi El Khomri. Les policiers sont formels : Marc était au «premier rang» du cortège, «une bouteille en verre dans la main gauche», «un bâton dans la main droite», lançant des «pierres quasiment aussi grosses que des balles de tennis» en direction des forces de l’ordre.
- Aviez-vous une bouteille en verre à la main ? l’interroge la présidente.
- Oui, on buvait une bouteille de bière avec des amis. C’était festif et d’un seul coup, c’est devenu le chaos.
- Soit on manifeste, soit on boit, on n’est pas censé s’alcooliser sur la voie publique. Aviez-vous un bâton à la main ?
- Non, c’était un porte-drapeau en plastique.
- Avec un drapeau au bout ?
- Oui, celui de la CGT (rires dans la salle).
- Vous êtes lycéen et vous brandissez un drapeau pour la CGT ?
- Oui, on est tous solidaires.
lundi 2 mai 2016
L'appel des salariés de l'Huma
(Petite entorse à ce blog : le texte qui suit n'est pas un récit d'audience, mais l'appel des salariés de l'Humanité pour la survie du journal de Jaurès.)
Des salariés de l'Humanité dans le cortège, le 1er mai. |
L'Humanité, notre bien commun
Nous, salarié-e-s de l’Humanité, l’Humanité dimanche et l’Humanité.fr, refusons que notre journal, fondé il y a 112 ans par Jean Jaurès, disparaisse, étranglé par les problèmes financiers dans un contexte de crise de la presse et de désengagement de l’état.
Parce qu’il est indépendant financièrement, parce qu’il est le journal des luttes et des espoirs, parce qu’il est le porte-voix des sans-voix, l’Humanité est un bien commun. Il n’est la propriété de personne, ou mieux, il est notre propriété à toutes et tous. Nous le disons clairement : l’Humanité n’est pas une marchandise, une marque qu’un magnat du secteur pourrait ajouter à son tableau de chasse. Ce n’est pas dans les mains d’un grand patron du CAC 40 ou d’un banquier que nous comptons finir. L’Humanité n’a d’avenir que dans l’indépendance.
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