lundi 11 février 2019

Le procès Baupin, de la parole libérée à la parole entendue

Il est presque 20 heures, ce vendredi soir, à la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. L’heure est aux plaidoiries de la défense. Les avocats des accusatrices de Denis Baupin et des journalistes poursuivis pour diffamation se succèdent à la barre. Claire Moléon est la première à prononcer le mot que tous ceux qui assistent à ce procès sentent confusément depuis quelques jours : « C’est un procès historique ! Votre décision est très attendue et vitale pour toutes ces femmes, poursuit l’avocate de l’ancienne députée Isabelle Attard. En tant que femme, jeune, je comprends parfaitement ce qu’ont pu ressentir Isabelle, Elen, Sandrine et les autres. Je sais ce que c’est de devoir modifier son trajet, renoncer à ses ambitions. Ce procès est plus que d’intérêt général. » Et de conclure, la voix tremblante, avec la plaidoirie de Gisèle Halimi en novembre 1972 dans un autre procès historique pour les droits des femmes, celui de Bobigny qui ouvrit la voix à la légalisation de l’avortement : « Nous, les femmes, nous, la moitié de l’humanité, nous sommes mises en marche. Je crois que nous n’accepterons plus que se perpétue cette oppression. »

vendredi 8 février 2019

Cécile Duflot : « Je regrette de ne pas avoir parlé plus tôt »

Les langues continuent de se délier à la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Hier matin, Cécile Duflot, citée comme témoin par les journalistes poursuivis pour diffamation par Denis Baupin, a livré une déposition bouleversante et accablante pour l’ex-député écologiste. La voix brisée, très émue, l’ancienne ministre a raconté qu’elle avait été la dépositaire des confidences de Sandrine Rousseau, également poursuivie, mais aussi qu’elle avait elle-même été agressée par Denis Baupin.

mercredi 6 février 2019

Au procès Baupin, de «l’infamie» à la «fierté»

Il y a un avant et un après leur passage à la barre. Avant, les mains triturées, la tête baissée, les regards inquiets. Après, les sourires qui éclatent, les chuchotis de félicitations entre elles. Souvent, elles restent debout, comme libérées. Mardi soir, les six accusatrices de Denis Baupin, qui comparaissent jusqu’à demain pour diffamation suite à une plainte de l’ancien député écologiste, ont défilé à la barre de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Durant près de six heures, elles ont raconté les harcèlements et agressions sexuelles qu’elles ont subis. Celles pour qui la justice ne passera jamais – le parquet a classé leurs plaintes pour prescription des faits – se sont saisies de cette audience pour raconter leur vérité. Le « banc de l’infamie », comme l’avait nommé un avocat à l’ouverture des débats, est devenu celui de la « fierté » et de la « sororité ».

lundi 4 février 2019

Le procès Baupin, sans Denis Baupin


Elles ont un imperceptible mouvement des épaules. Pour se tenir bien droite. Faire front, la tête haute. Hier matin, en silence et l'air grave, huit femmes ayant dénoncé des harcèlements et agressions sexuelles de la part de l'ancien député Denis Baupin ont défilé devant la barre de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Elles y comparaissent jusque vendredi pour diffamation, aux côtés de deux journalistes de Mediapart et de France Inter.