Quatre mois se sont écoulés depuis que Bagui Traoré a été condamné à huit mois de prison ferme pour injures et violences contre des policiers municipaux. Et pourtant, mardi, ce n’est pas le même homme qui est apparu dans le box des accusés de la cour d’appel de Versailles. En première instance, au tribunal correctionnel de Pontoise (Val-d’Oise), le grand frère d’Adama Traoré était apparu très combatif, apostrophant juges et avocats, allant jusqu’à lancer au procureur qui l’assaillait de questions sur sa vie privée un provocant « Je suis polygame comme mon père ! »
Mais quatre mois ont passé. À Fleury, à purger sa peine « loin des siens qui sont en deuil, alors que sa mère pleure tous les jours », rappelle Me Yassine Bouzrou, son avocat. En juillet dernier, Bagui est le dernier à avoir vu son petit frère Adama vivant, avant qu’il ne meure dans les circonstances toujours pas élucidées d’une arrestation policière à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise). Puis, début mars, Bagui a été mis en examen, pour tentatives d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique. Il est soupçonné d’être impliqué dans les tirs d’armes à feu lors des émeutes qui ont suivi la mort d’Adama. Un « acharnement judiciaire » dénoncé par la famille Traoré et par Bagui, qui a fait plusieurs semaines de grève de la faim.
C’est donc un Bagui résigné, comme brisé, qui est apparu mardi après-midi pour son procès en appel. Voix atone, tête baissée et mains dans le dos, le jeune homme de 25 ans au crâne rasé et à la fine moustache répond mollement aux questions du président de la cour d’appel de Versailles, et secoue tristement la tête pendant la plaidoirie de l’avocate des parties civiles (cinq policiers municipaux, présents à l’audience, et trois gendarmes, absents).
Alors que le premier procès avait duré onze heures, cette audience en appel est rondement menée en deux heures de temps par un président qui confronte systématiquement les policiers à la parole de Bagui. « Je conteste les faits, répète ce dernier d’une voix éteinte. Si je les avais insultés, je l’aurais dit. » On lui reproche d’avoir outragé et violenté des agents de la police municipale, en novembre dernier, lors d’un conseil municipal auquel la famille Traoré et leurs soutiens n’avaient pas pu assister.
À la barre, comme en première instance, les témoignages des policiers se dégonflent :
Comme en première instance, l’avocat Yassine Bouzrou dénonce les «contrevérités sur procès-verbal» des policiers et une enquête bâclée. Sans entrain, l’avocat général demande le maintien de la peine de huit mois ferme.
Bagui et son petit frère Youssouf ont également fait appel des dommages et intérêts « exorbitants » obtenus par les policiers en première instance : un peu plus de 10 200 euros pour le premier, 3 400 pour le second.
À la sortie de l’audience, Assa Traoré, la grande sœur d’Adama et Bagui, annonce le dépot d'une nouvelle plainte pour outrage par un policier municipal contre Youssouf Traoré. « Une guerre nous est déclarée par la justice et la police, lance Assa. Mais nous sommes des soldats et les soldats se relèvent toujours. » La décision de la cour d’appel a été mise en délibéré au 6 juin.
Mais quatre mois ont passé. À Fleury, à purger sa peine « loin des siens qui sont en deuil, alors que sa mère pleure tous les jours », rappelle Me Yassine Bouzrou, son avocat. En juillet dernier, Bagui est le dernier à avoir vu son petit frère Adama vivant, avant qu’il ne meure dans les circonstances toujours pas élucidées d’une arrestation policière à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise). Puis, début mars, Bagui a été mis en examen, pour tentatives d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique. Il est soupçonné d’être impliqué dans les tirs d’armes à feu lors des émeutes qui ont suivi la mort d’Adama. Un « acharnement judiciaire » dénoncé par la famille Traoré et par Bagui, qui a fait plusieurs semaines de grève de la faim.
C’est donc un Bagui résigné, comme brisé, qui est apparu mardi après-midi pour son procès en appel. Voix atone, tête baissée et mains dans le dos, le jeune homme de 25 ans au crâne rasé et à la fine moustache répond mollement aux questions du président de la cour d’appel de Versailles, et secoue tristement la tête pendant la plaidoirie de l’avocate des parties civiles (cinq policiers municipaux, présents à l’audience, et trois gendarmes, absents).
Alors que le premier procès avait duré onze heures, cette audience en appel est rondement menée en deux heures de temps par un président qui confronte systématiquement les policiers à la parole de Bagui. « Je conteste les faits, répète ce dernier d’une voix éteinte. Si je les avais insultés, je l’aurais dit. » On lui reproche d’avoir outragé et violenté des agents de la police municipale, en novembre dernier, lors d’un conseil municipal auquel la famille Traoré et leurs soutiens n’avaient pas pu assister.
À la barre, comme en première instance, les témoignages des policiers se dégonflent :
Le président de la cour d’appel au chef de la police municipale : « Vous êtes sûr que c’est Bagui qui vous a insulté ? » « Sur le moment, non. Mais après concertation avec mes collègues, oui. » Et la policière qui dit avoir reçu un coup de poing ? « Je ne l’ai pas vu, c’est mon collègue qui m’a dit que c’était lui. »
Comme en première instance, l’avocat Yassine Bouzrou dénonce les «contrevérités sur procès-verbal» des policiers et une enquête bâclée. Sans entrain, l’avocat général demande le maintien de la peine de huit mois ferme.
Bagui et son petit frère Youssouf ont également fait appel des dommages et intérêts « exorbitants » obtenus par les policiers en première instance : un peu plus de 10 200 euros pour le premier, 3 400 pour le second.
« Vous avez un travail ? » demande le président à Youssouf. « J’étais chauffeur de bus, mais je l’ai perdu à cause de la détention provisoire, je suis au chômage. Je n’ai pas les moyens de payer », explique le jeune homme de 22 ans, père d’une petite fille.
À la sortie de l’audience, Assa Traoré, la grande sœur d’Adama et Bagui, annonce le dépot d'une nouvelle plainte pour outrage par un policier municipal contre Youssouf Traoré. « Une guerre nous est déclarée par la justice et la police, lance Assa. Mais nous sommes des soldats et les soldats se relèvent toujours. » La décision de la cour d’appel a été mise en délibéré au 6 juin.
Justice de classe, justice raciste, ça donne la nausée. Aah elle est maintenant tout à fait prête à être prise par les Le Pen cette France rance.
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