Au terme d'une journée polluée par
des incidents d'audience à répétition, la cour d'assises de
Bobigny a finalement décidé le renvoi du procès de Georges Tron et
de Brigitte Gruel pour viols en réunion et agressions sexuelles. En
fin d'après-midi, toutes les parties s'étaient accordées pour dire
que le calendrier tel qu'il était prévu (des débats jusqu'au 22
décembre), ne pouvait plus être tenu compte-tenu du nombre de
témoins (une cinquantaine) restant à être entendus. « Je
voudrais qu'il soit dit et retenu ici que si nous renvoyons, c'est
uniquement parce que la défense a décidé de polluer les débats »,
a martelé l'avocat général, Frédéric Bernardo, qui a fustigé la
« déloyauté » de la défense.
En début d'après-midi, la cour
d'assises de Bobigny avait refusé cette demande de renvoi,
considérant que le reportage d'Envoyé spécial, comme les articles
de presse, relevaient de la « liberté fondamentale
d'information » et ne remettaient pas en cause l'impartialité
et le cours de la justice. C'était sans compter sur la férocité
d'Eric Dupond-Moretti, avocat de Georges Tron. « Il faut dire
les choses telles qu'elles ont été dites, a t-il lancé à la cour.
Nous avons demandé le renvoi parce que vous nous avez dit que vous
étiez en difficulté ». Et de raconter que lors d'un entretien
confidentiel ce matin entre les avocats et le président de la cour,
ce dernier aurait déclaré « Je préférerais que ce soit une
femme qui préside ». Pour les parties civiles, Eva Touboul
s'indigne de cette atteinte à la « foi du palais », un
accord tacite entre magistrats et avocats pour ne pas révéler leurs
conversations officieuses. Les avocats hurlent. Les deux plaignantes
se tiennent les oreilles et sortent en pleurs de la salle, l'audience
est suspendue.
Elle ne reprendra que deux heures plus
tard avec la présence de deux bâtonnières qui assurent, se réjouit
Eric Dupond-Moretti, sa liberté de parole. Las, tout le monde
s'accorde à dire qu'il paraît désormais impossible de finir les
débats – qui n'ont pas vraiment commencé – le 22 décembre.
Les parties civiles se disent
« consternées » et dénoncent le « terrorisme
judiciaire » à l'oeuvre du côté des avocats de Georges Tron
et de Brigitte Gruel. « La défense a développé une stratégie
de bulldozer pour nous museler », dénonce Me Alexandre-M.
Braun. « A partir du moment où la défense a su que cette
audience serait publique, elle a tout fait pour qu'elle ne puisse pas
se tenir » constate pour sa part Me Vincent Ollivier, avocat de
Virginie Ettel. Cette dernière quitte la salle d'audience en larmes.
La cour décider de « renvoyer à une date ultérieure »,
sans plus de précision.
Marie Barbier
Bonjour Madame.
RépondreSupprimerMerci pour votre travail de grande qualité qui nous a permis d assister presque en direct à ce procès.
Je ne pense pas que c est la bonne juridiction. TGI abus de faiblesse / personne détentrice autorité. 3 ans ferme et 375000 € amande.
Salutations respectueuses mcyl