Elle s'est sentie « humiliée, rejetée ». On le serait à moins. Hier, la cour
d'appel de Paris s'est penchée sur le cas de Marie-Patricia Hoarau, débarquée
d'un avion Easyjet sous prétexte qu'elle voyageait sans accompagnateur. En
première instance, la compagnie aérienne avait été condamnée à 5 000 euros
d'amende et autant de dommages et intérêts. Une sanction « à côté des clous »,
selon l'avocat général, qui a requis hier 70 000 euros d'amende, plus « en
rapport avec la gravité des faits ».
Devant la cour, Mme Hoarau a raconté une nouvelle fois, d?une voix calme et posée, cette journée du 21 mars 2010. Cette femme de trente-neuf ans a l'habitude de voyager de Nice, où elle réside, à Paris où habite une partie de sa famille. Devenue paraplégique à la suite d?un accident de VTT il y a une dizaine d'années, elle explique que sa situation de handicap ne lui a « jamais posé problème » pour effectuer ces trajets.
D'ailleurs, le vol aller de son séjour « s'était bien passé ». Au retour, en revanche, « juste avant que l'avion ne décolle », un stewart lui demande si elle a un accompagnateur. « Je lui ai répondu non, il m'a dit que c'était un problème, qu'il n'allait pas pouvoir me garder dans l'avion. » Au micro, le pilote explique la situation. Trois passagers se proposent alors comme accompagnateurs, en vain. Il aurait fallu, d'après Easyjet, que ces personnes enregistrent leurs bagages en même temps que Mme Hoarau pour être considérés comme accompagnateurs.
Débarquée, Marie-Patricia Hoarau doit attendre plusieurs heures avant de pouvoir reprendre un avion, enregistrant ses bagages en même temps qu'un autre passager. Humiliée, elle décide, aidée par l'Association des paralysés de France, de saisir la justice. Elle est soutenue dans sa démarche par la Halde et le Défenseur des droits. L'avocat de ce dernier, présent à l?audience hier, a redit clairement son opposition à ces pratiques discriminatoires dont semble coutumier Easyjet, qui comparait jeudi au tribunal de Bobigny pour une affaire similaire.
« Subir ce genre de discrimination est une gifle », a plaidé l'avocat de Mme Hoarau, pour qui « ce n'est pas un incident isolé mais une politique concertée ». Sens dans lequel a abondé l'avocat général : « Pour économiser trois sous, on est prêt à demander n?importe quoi au mépris du droit. »
Peu convaincants, les avocats d'Easyjet ont plaidé la sécurité aérienne, reconnaissant pourtant eux-mêmes : « Aujourd?hui, on a moins de chance d'avoir un accident d'avion, que de se retrouver cité en correctionnelle »...
La cour a mis sa décision en délibéré au 11 février 2014.
Devant la cour, Mme Hoarau a raconté une nouvelle fois, d?une voix calme et posée, cette journée du 21 mars 2010. Cette femme de trente-neuf ans a l'habitude de voyager de Nice, où elle réside, à Paris où habite une partie de sa famille. Devenue paraplégique à la suite d?un accident de VTT il y a une dizaine d'années, elle explique que sa situation de handicap ne lui a « jamais posé problème » pour effectuer ces trajets.
D'ailleurs, le vol aller de son séjour « s'était bien passé ». Au retour, en revanche, « juste avant que l'avion ne décolle », un stewart lui demande si elle a un accompagnateur. « Je lui ai répondu non, il m'a dit que c'était un problème, qu'il n'allait pas pouvoir me garder dans l'avion. » Au micro, le pilote explique la situation. Trois passagers se proposent alors comme accompagnateurs, en vain. Il aurait fallu, d'après Easyjet, que ces personnes enregistrent leurs bagages en même temps que Mme Hoarau pour être considérés comme accompagnateurs.
Débarquée, Marie-Patricia Hoarau doit attendre plusieurs heures avant de pouvoir reprendre un avion, enregistrant ses bagages en même temps qu'un autre passager. Humiliée, elle décide, aidée par l'Association des paralysés de France, de saisir la justice. Elle est soutenue dans sa démarche par la Halde et le Défenseur des droits. L'avocat de ce dernier, présent à l?audience hier, a redit clairement son opposition à ces pratiques discriminatoires dont semble coutumier Easyjet, qui comparait jeudi au tribunal de Bobigny pour une affaire similaire.
« Subir ce genre de discrimination est une gifle », a plaidé l'avocat de Mme Hoarau, pour qui « ce n'est pas un incident isolé mais une politique concertée ». Sens dans lequel a abondé l'avocat général : « Pour économiser trois sous, on est prêt à demander n?importe quoi au mépris du droit. »
Peu convaincants, les avocats d'Easyjet ont plaidé la sécurité aérienne, reconnaissant pourtant eux-mêmes : « Aujourd?hui, on a moins de chance d'avoir un accident d'avion, que de se retrouver cité en correctionnelle »...
La cour a mis sa décision en délibéré au 11 février 2014.
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