Il est apparu très seul dans le grand box des accusés de la cour d’assises de Pau (Pyrénées-Atlantiques). Nicolas Bonnemaison comparait depuis hier pour sept « empoisonnements sur personnes vulnérables », des personnes âgées en fin de vie dont il dit avoir abrégé les « souffrances intolérables ». « Cela vous rend passible de la réclusion criminelle à perpétuité », l’informe le président de la Cour, Michel Lemaitre. En costume cravate élégant, l’ancien médecin urgentiste acquiesce, livide, avant de déclarer d’une voix douce, nouée par l’émotion : « Comparaître ici comme un criminel, un assassin, un empoisonneur, c’est violent pour moi et ma famille». Il dit penser aux patients et à leur famille, avec qui il a vécu « des choses fortes qui marquent le médecin et l’homme ». Et souffle : « J’ai fait du mieux que j’ai pu ».
Sous les questions parfois très intrusives du président, Nicolas Bonnemaison a raconté sa vie dans les moindres détails : de son rêve d’enfant de devenir médecin à sa relation extraconjugale en 2007, en passant par ses épisodes dépressifs. Les suicides de son père en 1987, puis de sa sœur en 2012 le marque profondément. « Ces suicides ont-ils eu une influence sur votre façon de vous occuper de vos patients en fin de vie ? », l’interroge Me Valérie Garmendia, avocate des époux Iramuno, partie civile. « Je ne pense pas », répond l’ancien urgentiste d’une voix posée. « Ce n’est pas un dépressif qui a fait n’importe quoi ! », s’insurge l’avocat de la défense Me Benoît Ducos-Ader.
A ses côtés, Nicolas Bonnemaison bénéficie du soutien de sa femme, Julie, médecin anesthésiste et mère de ses deux filles. C’est sur son épaule qu’il s’appuie pour arriver à la cour d’assises, assailli par les micros et les caméras. Avec fougue, elle défend à la barre l’homme qu’elle aime, mais aussi le médecin. « Ce n’est pas un assassin, c’est un bon médecin qui a agit avec bon sens, dit cette brune de 44 ans à l’accent du sud ouest. Il n’a pas mis fin à des vies, il a raccourci des agonies ». Elle décrit un médecin « connu pour sa gentillesse », « très patient », « respecté, jamais critiqué ».
Hier en fin d’après-midi, le procès est rentré dans le vif du sujet avec l’interrogatoire de Nicolas Bonnemaison sur les faits qui lui sont reprochés. L’ancien urgentiste a raconté comment les malades en fin de vie terminaient systématiquement dans son service, l’Unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD). « Les patients sont transférés à l’UHCD pour y décéder, explique le médecin. Le processus d’agonie est déjà engagé ». Il n’a pas respecté l’exigence de collégialité et d’information aux familles, deux obligations contenues dans la loi Leonetti de 2005. « C’est délicat vis-à-vis de la famille de leur demander de prescrire la sédation terminale, répond-il. C’est un point de la loi Leonetti que j’ai du mal à appliquer. J’ai le sentiment de transférer la responsabilité du médecin à la famille ». Mais toutes les familles ne sont pas d’accord. Si aucune n’a porté plainte, deux se sont constituées partie civile pour « témoigner » de ce qu’elles ont vécu et « comprendre ». « Ils ont le sentiment d’avoir été écartés, témoigne l’avocat des époux Iramuno. Ils n’ont pas pu dire en revoir ».
Les débats sont prévus pour durer jusqu’au 27 juin.
Sous les questions parfois très intrusives du président, Nicolas Bonnemaison a raconté sa vie dans les moindres détails : de son rêve d’enfant de devenir médecin à sa relation extraconjugale en 2007, en passant par ses épisodes dépressifs. Les suicides de son père en 1987, puis de sa sœur en 2012 le marque profondément. « Ces suicides ont-ils eu une influence sur votre façon de vous occuper de vos patients en fin de vie ? », l’interroge Me Valérie Garmendia, avocate des époux Iramuno, partie civile. « Je ne pense pas », répond l’ancien urgentiste d’une voix posée. « Ce n’est pas un dépressif qui a fait n’importe quoi ! », s’insurge l’avocat de la défense Me Benoît Ducos-Ader.
A ses côtés, Nicolas Bonnemaison bénéficie du soutien de sa femme, Julie, médecin anesthésiste et mère de ses deux filles. C’est sur son épaule qu’il s’appuie pour arriver à la cour d’assises, assailli par les micros et les caméras. Avec fougue, elle défend à la barre l’homme qu’elle aime, mais aussi le médecin. « Ce n’est pas un assassin, c’est un bon médecin qui a agit avec bon sens, dit cette brune de 44 ans à l’accent du sud ouest. Il n’a pas mis fin à des vies, il a raccourci des agonies ». Elle décrit un médecin « connu pour sa gentillesse », « très patient », « respecté, jamais critiqué ».
Hier en fin d’après-midi, le procès est rentré dans le vif du sujet avec l’interrogatoire de Nicolas Bonnemaison sur les faits qui lui sont reprochés. L’ancien urgentiste a raconté comment les malades en fin de vie terminaient systématiquement dans son service, l’Unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD). « Les patients sont transférés à l’UHCD pour y décéder, explique le médecin. Le processus d’agonie est déjà engagé ». Il n’a pas respecté l’exigence de collégialité et d’information aux familles, deux obligations contenues dans la loi Leonetti de 2005. « C’est délicat vis-à-vis de la famille de leur demander de prescrire la sédation terminale, répond-il. C’est un point de la loi Leonetti que j’ai du mal à appliquer. J’ai le sentiment de transférer la responsabilité du médecin à la famille ». Mais toutes les familles ne sont pas d’accord. Si aucune n’a porté plainte, deux se sont constituées partie civile pour « témoigner » de ce qu’elles ont vécu et « comprendre ». « Ils ont le sentiment d’avoir été écartés, témoigne l’avocat des époux Iramuno. Ils n’ont pas pu dire en revoir ».
Les débats sont prévus pour durer jusqu’au 27 juin.
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