L'ancien avocat a été reconnu
coupable d'un viol et de quatre agressions sexuelles aggravées. Il a
immédiatement fait appel de ce verdict.
Sidney Amiel dormira en prison ce
soir. Après huit heures de délibéré, la cour d'assises de
Versailles l'a déclaré coupable d'un viol et de quatre agressions
sexuelles aggravées. Les trois magistrats professionnels et les six
jurés tirés au sort devaient répondre à dix questions sur la
culpabilité de l'ancien ténor du barreau de Chartres pour cinq
plaignantes. Tandis que la présidente égrenait la liste des
questions et répondait « oui » à chacune d'entre elles,
Sidney Amiel se balançait d'avant en arrière. Celui qui
comparaissait libre depuis le 6 juin devant la cour d'assises de
Versailles a rapidement été placé dans le box des accusés tandis
que ses victimes, sur les bancs des parties civiles, et ses enfants,
dans le public, pleuraient.
La cour d'assises de Versailles a
suivi les réquisitions de l'avocat général qui avait demandé,
hier, « environ dix ans d'emprisonnement ». « Les
faits reprochés sont aggravés par sa qualité d'avocat, il ne
pouvait pas ignorer le caractère répréhensible de ce qu'il a
fait » estime l'avocat général qui a balayé un par un les
nombreux complots - professionnel, antisémite, policier - avancés
par Sidney Amiel pour expliquer les accusations portées contre lui.
« Tous ces complots n'ont aucun rapport entre eux, ceci ne
tient pas debout. » « En réalité, je crois qu'il ne se
contrôle pas, nous avons bel et bien affaire à un obsédé sexuel.
Il aurait dû pouvoir se contrôler, se soigner, il n'a rien fait ».
Dans une plaidoirie d'une heure
trente, Frédéric Landon a tenté de convaincre les jurés de
raisonner « en tant que juges » dans ce « dossier
hallucinant » et « complètement atypique » qui
« comporte de nombreuses failles ». « Sidney Amiel
se défend mal, parce que c'est un avocat qui n'est pas à la place
qui est la sienne », a estimé le conseil. « Vous n'êtes
pas là pour faire plaisir (aux victimes, NDLR), mais pour faire
émerger une vérité judiciaire. Et si vous l'acquittez, ça ne dira
nullement que ce sont des menteuses ».
Pour les parties civiles Pierre-Ann
Laugery, conseil de la victime de viol, a dressé le portrait d'un
«dominateur sexuel » exhortant les jurés à libérer les
victimes de « la boule au ventre », de la « honte »,
de la « culpabilité » qu'elles ressentent depuis les
faits. « C'est lui qui est coupable de tout ça, ne les laissez
pas sur le bord du chemin ».
Ce matin, au moment de prononcer ses
derniers mots devant la cour, l'ancien avocat a répété à la
barre : « Je ne l'ai pas fait », comme il avait nié
les faits tout au long du procès. « Bien que n'ayant pas
commis ces faits, j'ai déjà payé. Ma vie professionnelle s'est
effondrée, ma vie familiale, ma vie sociale. » Au terme de
trois semaines de procès, Sidney Amiel quitte difficilement la
barre. « Voilà ce que je voulais vous dire.... Ça n'est pas
grand chose. »
Son avocat a d'ores et déjà fait
appel de ce verdict.
Marie Barbier
"Souvenez vous de ce gamin qui est arrivé à l'âge de 6 ans, qu'on appelait le "nain" au cabinet"
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