Comme depuis le début de ce procès, c’est dans une ambiance extrêmement tendue que le tribunal correctionnel de Paris a rendu, hier matin, son délibéré dans l’affaire dite du quai de Valmy. Un dispositif rarissime de sécurité avait été mis en place devant la 16e chambre avec des dizaines de gendarmes et une foule bloquée derrière des barrières de sécurité.
Moins sévères que les réquisitions, les peines prononcées hier restent extrêmement lourdes : sept personnes ont été condamnées à des peines allant jusqu’à sept ans de prison ferme. Antonin Bernanos a écopé de cinq ans de prison, dont trois ferme. L’étudiant en sociologie de 23 ans a déjà effectué dix mois de détention provisoire. Le mandat de dépôt requis par le tribunal n’a pas été prononcé à l’audience, Antonin Bernanos est donc ressorti libre. Avec les réductions et aménagements de peine, « il est possible qu’il ne retourne pas en prison », estime son avocat Arié Alimi. Le jeune militant ne devrait pas faire appel de cette décision. « Antonin Bernanos contestera toujours les faits, explique son avocat. Mais il ne faut pas risquer d’aggraver la peine et on doit prendre en compte le sort des autres personnes. » Or, un appel suspendrait d’office tous les aménagements de peine, selon l’avocat.
Dans des attendus très sévères et politiques (comme tout depuis le début de ce procès), le président a rejeté les éléments apportés par la défense d’Antonin Bernanos. S’appuyant sur le témoignage controversé d’un policier anonyme et sur un faisceau d’indices allant de la couleur d’un caleçon à celle de la languette de ses baskets, le tribunal considère qu’il est bien « l’individu numéro 3 » décrit par l’accusation, celui qui a frappé à coups de poing le policier assis dans sa voiture, avant de briser le pare-brise arrière. « Il existe une corrélation parfaite entre l’auteur des faits et vous-même », a lancé le magistrat à Antonin Bernanos. « Ces faits sont d’une extrême gravité, poursuit Alain Alçufrom, vous avez agressé des policiers uniquement parce qu’ils étaient policiers, comme d’autres s’en prennent à des Noirs parce qu’ils sont noirs. » Le syllogisme provoque des quintes de toux dans le public. Au vu de « l’absence de regrets » du prévenu, le tribunal estime qu’il existe un « risque de réitération ».
Ce n’est pas le cas de Nicolas F., qui avait reconnu être l’auteur des coups de tige souple portés contre le gardien de la paix Kevin Philippy et lui avait présenté ses excuses « apparemment sincères », a noté le tribunal, qui l’a condamné à cinq ans de prison, dont la moitié avec sursis. Kara B., transgenre américaine, qui avait reconnu avoir lancé un plot sur le capot de la voiture avant d’user de son droit au silence, a été condamnée à quatre ans de prison, dont deux avec sursis. Elle a déjà effectué quinze mois de détention provisoire (à l’isolement dans un quartier pour hommes) et devrait pouvoir sortir prochainement.
D’abord poursuivi pour tentative d’homicide involontaire contre un policier, Angel Bernanos, qui risquait la perpétuité au début de cette affaire, a été relaxé hier. L’étudiant de 19 ans, qui a passé 42 jours en détention provisoire, était poursuivi pour participation à un attroupement violent, une infraction dénoncée par son avocat, Henri Leclerc. Bryan M. a également été relaxé de cette infraction mais condamné à 1 000 euros d’amende, dont 500 avec sursis, pour avoir refusé un prélèvement d’ADN. Le troisième jeune homme poursuivi pour cette infraction, Léandro L. a, lui, été condamné à un an avec sursis. La peine la plus lourde, sept ans de prison ferme, a été prononcée contre le Suisse Joachim L., en fuite, reconnu coupable d’avoir incendié la voiture de police avec un fumigène.
Alors que le procureur avait requis une interdiction de manifester à Paris de trois ans pour tous les prévenus, elle n’a pas été prononcée par le tribunal. En revanche, six d’entre eux sont condamnés solidairement à payer 5 000 euros de dommages et intérêts au syndicat Alliance, 12 000 au gardien de la paix Kevin Philippy et 10 000 à sa collègue Alison Barthélemy.
L’audience levée, un cri a immédiatement jailli dans le public : « Crève, justice de merde ! » Devant la salle d’audience, une cinquantaine de soutiens ont scandé « Tout le monde déteste la justice ! » et « Liberté ! Liberté ! » avant d’être évacués directement vers le quai des Orfèvres.
Moins sévères que les réquisitions, les peines prononcées hier restent extrêmement lourdes : sept personnes ont été condamnées à des peines allant jusqu’à sept ans de prison ferme. Antonin Bernanos a écopé de cinq ans de prison, dont trois ferme. L’étudiant en sociologie de 23 ans a déjà effectué dix mois de détention provisoire. Le mandat de dépôt requis par le tribunal n’a pas été prononcé à l’audience, Antonin Bernanos est donc ressorti libre. Avec les réductions et aménagements de peine, « il est possible qu’il ne retourne pas en prison », estime son avocat Arié Alimi. Le jeune militant ne devrait pas faire appel de cette décision. « Antonin Bernanos contestera toujours les faits, explique son avocat. Mais il ne faut pas risquer d’aggraver la peine et on doit prendre en compte le sort des autres personnes. » Or, un appel suspendrait d’office tous les aménagements de peine, selon l’avocat.
Dans des attendus très sévères et politiques (comme tout depuis le début de ce procès), le président a rejeté les éléments apportés par la défense d’Antonin Bernanos. S’appuyant sur le témoignage controversé d’un policier anonyme et sur un faisceau d’indices allant de la couleur d’un caleçon à celle de la languette de ses baskets, le tribunal considère qu’il est bien « l’individu numéro 3 » décrit par l’accusation, celui qui a frappé à coups de poing le policier assis dans sa voiture, avant de briser le pare-brise arrière. « Il existe une corrélation parfaite entre l’auteur des faits et vous-même », a lancé le magistrat à Antonin Bernanos. « Ces faits sont d’une extrême gravité, poursuit Alain Alçufrom, vous avez agressé des policiers uniquement parce qu’ils étaient policiers, comme d’autres s’en prennent à des Noirs parce qu’ils sont noirs. » Le syllogisme provoque des quintes de toux dans le public. Au vu de « l’absence de regrets » du prévenu, le tribunal estime qu’il existe un « risque de réitération ».
Ce n’est pas le cas de Nicolas F., qui avait reconnu être l’auteur des coups de tige souple portés contre le gardien de la paix Kevin Philippy et lui avait présenté ses excuses « apparemment sincères », a noté le tribunal, qui l’a condamné à cinq ans de prison, dont la moitié avec sursis. Kara B., transgenre américaine, qui avait reconnu avoir lancé un plot sur le capot de la voiture avant d’user de son droit au silence, a été condamnée à quatre ans de prison, dont deux avec sursis. Elle a déjà effectué quinze mois de détention provisoire (à l’isolement dans un quartier pour hommes) et devrait pouvoir sortir prochainement.
D’abord poursuivi pour tentative d’homicide involontaire contre un policier, Angel Bernanos, qui risquait la perpétuité au début de cette affaire, a été relaxé hier. L’étudiant de 19 ans, qui a passé 42 jours en détention provisoire, était poursuivi pour participation à un attroupement violent, une infraction dénoncée par son avocat, Henri Leclerc. Bryan M. a également été relaxé de cette infraction mais condamné à 1 000 euros d’amende, dont 500 avec sursis, pour avoir refusé un prélèvement d’ADN. Le troisième jeune homme poursuivi pour cette infraction, Léandro L. a, lui, été condamné à un an avec sursis. La peine la plus lourde, sept ans de prison ferme, a été prononcée contre le Suisse Joachim L., en fuite, reconnu coupable d’avoir incendié la voiture de police avec un fumigène.
Alors que le procureur avait requis une interdiction de manifester à Paris de trois ans pour tous les prévenus, elle n’a pas été prononcée par le tribunal. En revanche, six d’entre eux sont condamnés solidairement à payer 5 000 euros de dommages et intérêts au syndicat Alliance, 12 000 au gardien de la paix Kevin Philippy et 10 000 à sa collègue Alison Barthélemy.
L’audience levée, un cri a immédiatement jailli dans le public : « Crève, justice de merde ! » Devant la salle d’audience, une cinquantaine de soutiens ont scandé « Tout le monde déteste la justice ! » et « Liberté ! Liberté ! » avant d’être évacués directement vers le quai des Orfèvres.
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