mercredi 13 décembre 2017

La chute de Georges Tron, « élu d'envergure »

Il se souvient encore de ce 24 mai 2011, « dix jours après le retentissement de l'affaire DSK ». Georges Tron passe une «bonne journée» dans une commission à l'assemblée quand une journaliste l'appelle pour lui demander une réaction : deux femmes l'accusent de viols et d'agressions sexuelles. «Pendant quatre jours, j'ai eu une pression extrêmement forte et une méconnaissance totale des faits reprochés puisque je n'avais pas accès aux plaintes.» Très à l'aise à la barre, Georges Tron a répondu hier après-midi aux questions de la cour d'assises de Bobigny (Seine-Saint-Denis) sur sa personnalité. «Le parcours brillant d'un élu d'envergure», a résumé l'avocat général.

L'homme politique a raconté ses études de droit, puis le choix de «s'orienter vers la chose publique». Il adhère au Rassemblement pour la république à sa création par Jacques Chirac en 1977, entre comme secrétaire administratif à la ville de Paris. Il y rencontre Édouard Balladur et travaille à ses cotés à l'assemblée cinq ans, avant d'être lui-même élu député en 1993, puis maire de Draveil (Essonne) et conseiller départemental en 1995. Dans les années 1990, il découvre la réflexologie plantaire alors qu'il est immobilisé par une entorse. « Comme député, je deviens précurseur dans la défense des médecines complémentaires et alternatives. » Il fonde une association de réflexion plantaire, qui a « pignon sur rue à Draveil ». En 2010, il est nommé sous la présidence de Nicolas Sarkozy, secrétaire d’État chargé de la fonction publique. « J'ai des contacts réguliers avec le président de la République. »

Cette brillante carrière est brisée par les plaintes déposées contre lui en mai 2011. Il démissionne rapidement pour « ne pas devenir un poids ». Pourquoi ne pas renoncer également à ses fonctions de maire de Draveil ? l'interroge le président. « J'ai reçu des témoignages de soutiens en très grand nombre », répond l'élu, qui se considère dans « une nouvelle phase de la bataille contre la famille Le Pen ». Depuis qu'il est accusé de viols, Georges Tron maintient qu'il est victime d'un complot frontiste. La cour d'assises entrera aujourd'hui dans le fond du dossier avec la déposition des deux anciennes employées municipales qui l'accusent de viols en réunion et d'agressions sexuelles.

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