Ce n’est plus un procès pour proxénétisme, c’est le festival de Cannes. Dans une hystérie médiatique indescriptible, le procès du Carlton s’est ouvert en ce début d’après-midi devant le tribunal correctionnel de Lille, avec plus de 350 journalistes accrédités. Pour accéder à la salle du sous-sol où se tiennent les débats, il faut descendre des escaliers devant une centaine de cameramen et de photographes qui hurlent le prénom de chaque personne connue qui passent devant eux. « Dominique, levez les yeux, levez les yeux », scandent-ils à l’adresse de Dominique Alderweireld, alias « Dodo la saumure », désormais fameux proxénète belge. Dominique Strauss-Kahn, ancien directeur du FMI et un temps favori des sondages à la dernière présidentielle a réussi, lui, à contourner la meute. Accusés de proxénétisme aggravé, les quatorze prévenus risquent dix ans de prison et 1,5 million d’euros d’amende.
Au milieu de ce cirque médiatique, la demande de huis-clos formulée dès l’ouverture de l’audience par les anciennes prostituées qui viennent témoigner dans ce procès paraît plus que légitime. D’autant qu’elles ne sont pas deux, mais finalement quatre à se constituer parties civiles. « Le simple fait d’arriver au tribunal sous les flashs est une violence supplémentaire à ce qu’elles ont vécu préalablement », plaide leur avocat Me Gilles Maton, qui demande un huis-clos partiel. La presse et le public devraient alors sortir de la salle d’audience pendant les auditions des parties civiles et les confrontations.
« La justice agit au nom du peuple français, qui a le droit de savoir ce qui se passe dans les prétoires », assène le procureur, qui abonde pourtant dans le sens des parties civiles : « Nous avons le devoir de respecter leur souffrance, elles ont des parcours de vie difficile. Quand on est une petite fille, on rêve de devenir une princesse, pas une prostituée ». Le propos, pour le moins maladroit, n’aura pas convaincu le tribunal qui a décidé, après en avoir délibéré, de rejeter la demande de huis-clos, estimant que les parties civiles auront toujours le « choix de ne pas s'exprimer ». Soit. Mais leur parole ne devrait-elle pas être précieuse, alors que la présence de prostituées est rarissime (lire ici) dans les procès pour proxénétisme ? Visiblement non. Quant au « peuple français » ici convoqué, il est certain que les médias ne lui épargneront aucun des détails les plus scabreux de l’affaire…
Les débats se sont terminés peu après 19 heures et doivent reprendre demain à 9h30 avec le début des auditions des prévenus. Une première partie civile, Sandrine V., alias « Jade », doit également être entendue.
Au milieu de ce cirque médiatique, la demande de huis-clos formulée dès l’ouverture de l’audience par les anciennes prostituées qui viennent témoigner dans ce procès paraît plus que légitime. D’autant qu’elles ne sont pas deux, mais finalement quatre à se constituer parties civiles. « Le simple fait d’arriver au tribunal sous les flashs est une violence supplémentaire à ce qu’elles ont vécu préalablement », plaide leur avocat Me Gilles Maton, qui demande un huis-clos partiel. La presse et le public devraient alors sortir de la salle d’audience pendant les auditions des parties civiles et les confrontations.
« La justice agit au nom du peuple français, qui a le droit de savoir ce qui se passe dans les prétoires », assène le procureur, qui abonde pourtant dans le sens des parties civiles : « Nous avons le devoir de respecter leur souffrance, elles ont des parcours de vie difficile. Quand on est une petite fille, on rêve de devenir une princesse, pas une prostituée ». Le propos, pour le moins maladroit, n’aura pas convaincu le tribunal qui a décidé, après en avoir délibéré, de rejeter la demande de huis-clos, estimant que les parties civiles auront toujours le « choix de ne pas s'exprimer ». Soit. Mais leur parole ne devrait-elle pas être précieuse, alors que la présence de prostituées est rarissime (lire ici) dans les procès pour proxénétisme ? Visiblement non. Quant au « peuple français » ici convoqué, il est certain que les médias ne lui épargneront aucun des détails les plus scabreux de l’affaire…
Les débats se sont terminés peu après 19 heures et doivent reprendre demain à 9h30 avec le début des auditions des prévenus. Une première partie civile, Sandrine V., alias « Jade », doit également être entendue.
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