Jean-Pierre Rosenczveig est un homme remuant. Sur son blog, un dessin le représente, robe noire et moustache blanche, marchant inlassablement. Vers quoi ? Depuis quarante ans, ce magistrat défend la même cause, avec une ardeur infatigable : la justice des mineurs. Il dit : « Je suis monomaniaque, je n’ai fait que ça dans ma vie. » « Il y a consacré ses jours et ses nuits », confirme son assistante, Bernadette, qui pleure le départ du « plus grand magistrat de France ». Le 30 juin, le président du tribunal pour enfants de Bobigny raccroche la robe. Retraite. Emmanuelle Teyssandier-Igna le remplacera, mais comme juge coordinatrice. Jean-Pierre Rosenczveig, soixante-six ans, était le dernier président d’un tribunal pour enfants de France. « La fonction a été supprimée il y a dix ans, rage le dernier des Mohicans. Encore une façon de gommer toute spécificité à la justice des mineurs. »
Remuant, Jean-Pierre Rosenczveig l’est aussi sur la scène politique. Ce soir, il organise un « petit pot » pour fêter son départ. Jean-Marc Ayrault, Christiane Taubira, Georgina Dufoix et Pierre Joxe devraient en être. « Je n’avais pas très envie de ce genre de commémoration ante mortem, s’agace monsieur le juge, crâne dégarni et moustache fournie. Mais il paraît qu’une page se tourne. » Figure emblématique du monde judiciaire, Jean-Pierre Rosenczveig sait qu’il est devenu un « symbole ». Avec lui, c’est une certaine idée de la justice qui s’en va, celle d’une magistrature engagée et humaniste. « Des juges au service d’une cause comme lui, il n’y en a plus beaucoup, regrette Muriel Eglin, ancienne juge des enfants à Bobigny, aujourd’hui juge d’instance à Paris. Il a médiatisé une approche bienveillante de la justice des mineurs qui tranchait avec ce qu’on entendait sur les délinquants de Seine-Saint-Denis. »
Remuant, Jean-Pierre Rosenczveig l’est aussi sur la scène politique. Ce soir, il organise un « petit pot » pour fêter son départ. Jean-Marc Ayrault, Christiane Taubira, Georgina Dufoix et Pierre Joxe devraient en être. « Je n’avais pas très envie de ce genre de commémoration ante mortem, s’agace monsieur le juge, crâne dégarni et moustache fournie. Mais il paraît qu’une page se tourne. » Figure emblématique du monde judiciaire, Jean-Pierre Rosenczveig sait qu’il est devenu un « symbole ». Avec lui, c’est une certaine idée de la justice qui s’en va, celle d’une magistrature engagée et humaniste. « Des juges au service d’une cause comme lui, il n’y en a plus beaucoup, regrette Muriel Eglin, ancienne juge des enfants à Bobigny, aujourd’hui juge d’instance à Paris. Il a médiatisé une approche bienveillante de la justice des mineurs qui tranchait avec ce qu’on entendait sur les délinquants de Seine-Saint-Denis. »